The great disaster

The great disaster

de Patrick KERMANN

Objet nocturne numéro 

6
création 2000

Notes & textes 

Un homme nous apparaît. Épave propre et nette, il a jadis sombré au fond de l’océan. Travailleur clandestin engagé sur le Titanic, il n’a pas été comptabilisé parmi les victimes. Il a sombré dans le néant, sans trace, sans sépulture.

Dans le chaos de sa tête brisée, traversé par toutes les voix qui l’ont accompagné, il joue avec une énergie jubilatoire à reconstituer les morceaux disséminés de sa mémoire. Car il y a une catastrophe pire que la mort, c’est la « disparition ».

La première pièce de Patrick Kermann contient le secret qui irradie toute son œuvre. 

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Extrait

Moi Giovanni Pastore
ils avaient beau venir me supplier
tous oui en personne sont descendus à la plonge
Gatti avait déjà foutu le camp
alors quand ils sont entrés je me suis dit aïe qu'est-ce qu’ils me veulent
peuvent pas me laisser finir tranquillement
surtout qu’on va bientôt sombrer
définitivement
dans l’histoire
que dis-je la légende le mythe
pas le moment de me déranger
Giovanni entre dans l’histoire
j’allais pas louper ça quand même
la Mama me l’aurait jamais pardonné

The great disaster,
Patrick KERMANN

Générique 

Texte de
Patrick KERMANN
The great disaster,
Éd. Lansman, 2002

Distribution :
Installation plastique et sonore : Joël FESEL
Mise en scène : Solange OSWALD
Assistant mise en scène : Thierry DELHOMME
Son : Thomas REBOUL

Avec :
Sébastien LANGE
Kaf MALÈRE

Production :
Groupe Merci 

Soutiens :
DRAC Midi-Pyrénées,
Conseil régional Midi-Pyrénées,
Conseil général de la Haute-Garonne,
Ville de Toulouse.

Création en juin 2000 au Théâtre de Jarnisy, Festival de l’Intime, Jarny (54).

Parfums de presse 

« Les séances de Great Disaster, la pièce de Patrick Kermann, à Mancieulles, sur le carreau de la mine, ont figuré parmi les temps très forts du Groupe Merci. L’histoire de Giovanni Pastore, travailleur clandestin, engagé “ à la plonge ” sur le Titanic, est magistralement interprétée par Sébastien Lange. Il n’a pas été comptabilisé parmi les victimes, a sombré dans le néant, sans trace, sans sépulture, dans la nuit du 14 au 15 aout 1912. Les souvenirs de sa jeunesse dans le Frioul qu’il a quitté à 20 ans, de l’affection de sa mamma, si attentionnée à l’égard de “ son ” Giovanni, de son premier amour, Cécilia, se bousculent dans le chaos de sa tête brisée, traversée par toutes les voix qui l’ont accompagné. Sébastien Lange joue avec une énergie jubilatoire, à reconstituer les morceaux disséminés de sa mémoire. Il imagine de nouveaux titres de presse : “ Le grand désastre : Giovanni Pastore coule avec 1502 passagers ”. »

Le Républicain Lorrain, juin 2001