Europeana, une brève histoire du XXe siècle

Europeana, une brève histoire du XXe siècle

de Patrik OUREDNIK

Objet nocturne numéro 

20
1h20
création 2008
Film réalisé par Stéphane Henry

Notes & textes 

Le Bug informatique du Millénium a fait disparaître le XXe siècle.

Pour tenter de ranimer ce trou dans nos mémoires, le Groupe Merci nous invite à pénétrer au sommet d’un « Mur de la mort », ancien dispositif forain de quatre mètres de hauteur et neuf de diamètre pour se pencher sur les évènements enfouis du XXe siècle.

Une fosse, un trou noir, duquel surgissent sept personnages hallucinés qui avec l’énergie du désespoir, nous livrent ce texte de fin du monde. Ils nous racontent le XXe siècle, le revisitent et ravivent avec force notre mémoire : les nombreuses guerres, les morts, les camps, le nazisme, les eugénistes, mais aussi l’invention du soutien-gorge, la poupée Barbie, les dadaïstes, le premier pas sur la lune, l’automobile… Un voyage en désordre où les dates se mêlent, rempli d’hilarants raccourcis, qui nous fait découvrir les deux moteurs de la nature humaine : construire dans l’espoir, dans le progrès et la raison ; détruire dans la barbarie et les archaïsmes de la déraison.

Europeana est un poème anarchique et sauvage qui balaie le XXe siècle dans toute sa cruauté et sa futilité.

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Extraits

« Les Américains qui ont débarqué en 1944 en Normandie étaient de vrais gaillards, ils mesuraient en moyenne 1 m 73 et si on avait pu les ranger bout à bout plante des pieds contre crâne, ils auraient mesurés 38 kilomètres. Les Allemands eux aussi étaient également de vrais gaillards mais les plus gaillards de tous étaient les tirailleurs sénégalais de la première guerre mondiale qui mesuraient 1 m 76 et qu’on envoyait en première ligne pour que les Allemands soient pris de panique ! »                 

Patrik OUREDNIK,
Europeana, une brève histoire du XXe siècle.
Éd. Allia.

Générique 

Texte :
Patrik OUREDNIK
Europeana, une brève histoire du XXe siècle,
traduit du tchèque par Marianne CANAVAGGIO,
publié aux Éditions Allia, Paris, 2004.

Une création du Groupe Merci
Objet nocturne n°20

Conception : Solange OSWALD et Joël FESEL
Dramaturgie : Marie-Laure HÉE
Collaboration artistique : Anaïs DURIN et Élise VAN HAESEBROECK
Création lumière, régie générale : Cyril MONTEIL
Création musicale : Lionel GINOUX
Images vidéo : Stéphane HENRY
Costumes : Sylvie MARCUCCI
Construction : Alexandre BÜGEL
Régie : Silvio MARTINI

Avec :
Catherine BEILIN
Georges CAMPAGNAC
Frédéric CUIF
Gaetano GIUNTA
Marc RAVAYROL
Sacha SAILLE
Tanguy TRILLET

Production :
Groupe Merci,
Scène nationale d’Aubusson
Théâtre Jean-Lurçat,
Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées,
Pronomade(s) en Haute-Garonne, Centre national des arts de la rue,
Équinoxe – Scène nationale de Châteauroux,
Excentrique – Festival de la Région Centre,
Festival d’Aurillac, Le Cylindre Théâtre.

Avec l’aide :
du Conseil général de la Haute-Garonne,
Résidence de création à la Scène nationale d’Aubusson et chez les Plasticiens Volants,
Usine de l’Émancipation à Graulhet.

Création le 19 juin 2008 à la Scène nationale d’Aubusson.

Parfums de presse 

« Aucun inconfort ne sera épargné au public. Il y a d’abord le dispositif scénique : une obscurité profonde, à couper au couteau, sous un chapiteau tout en hauteur. Le plancher légèrement incliné. Et l’obligation de rester debout, derrière un mince garde-fou, en surplomb par rapport au vide. (…) Il y a ensuite le texte, une logorrhée de mots et de chiffres dans laquelle l’insoutenable se mêle à la vétille, où les morts de Verdun côtoient ceux de Dachau, où l’invention du Zyklon B précède de peu celle du “ soutien-gorge à bonnets compensés ”. (…) La metteuse en scène toulousaine Solange Oswald a su tailler parfaitement dans ce fatras informatif puissant. Et mettre en condition le spectateur, vulnérable face à cette fresque qui laisse pantelant. »

Mathieu BRAUNSTEIN
Télérama, janvier 2009

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« Comme c’est sa marque de fabrique, le Groupe Merci place le spectateur dans une situation inédite, faisant quasiment de lui un personnage du spectacle. Assis en haut d’une fosse de cinq mètre mètres de haut, le spectateur découvre, en effet, en ce siècle à la manière d’un archéologue qui verrait surgir, par fragment, l’histoire d’une civilisation disparue… (…) les comédiens remontent à la surface, racontant, avec une expression sidérée, sidérante ou implacable, les évènements marquants de l’Histoire. C’est puissant, interpellant et le texte du tchèque Patrik Ourednik, clinique, analytique, donne le recul nécessaire face à ce qui reste, dans sa deuxième partie du moins, notre siècle, notre vie… Petite merveille de mise en scène (…), voyage au pays du cynisme, de l’humour noir mais aussi du burlesque tragique (…), frissons absolus dans le récit, pratique, comme un mode d’emploi, des camps d’exterminations nazis. À voir, à ressentir, à écouter. »

N.C.
La Dépêche du Midi – 9 juin 2012