« Les Européens (combats pour l’amour) »

est une fausse pièce historique, une tragédie cruelle et ironique dans la tradition des pièces de Shakespeare.

Elle parle du passé pour mieux parler d’aujourd’hui, avec les nécessaires transpositions pour toucher nos plaies brûlantes : les sources du mal dans les consciences individuelles, le sens de nos propres guerres et les déviances de la morale politique.

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Grand guignol métaphysique,

sabbat cynique de la civilisation, fête ubuesque des faux-monnayeurs, les “Européens” n’est pas une épopée, une pièce didactique, un drame historique...

« Mes pièces, déclare Howard Barker, se déroulent dans des paysages imaginaires... Tout théâtre qui se préoccupe des sujets d’actualité détruit la force du théâtre. » Paysage imaginaire de l’Histoire comme catastrophe. Théâtre de la catastrophe, le théâtre de Barker est un théâtre du « secret », de la transgression. Théâtre cynique d’une apocalypse sans relève. La part du chien.

Chien affamé, expérimentateur de nouvelles formes, « Barker, l’aboyeur de théâtre », comme l’appelle Mike Sens, aboie contre les valeurs périmées, gronde contre les vertus mesquines de la réconciliation et du consensus, mord les esprits dépendants, renifle les sentiers d’une nouvelle morale. Champ de bataille pour une transvaluation des valeurs, la conscience lève ses barricades, devient volcan.  « Ça va chauffer ! »

Marie-Laure HÉE

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«

Le temps de la satire est révolu. La tragédie n’est pas le lieu de la réconciliation.
En conséquence, c’est la forme artistique qui convient à notre temps.

»

Howard BARKER