Inspirée de la mise en espace de La Mastication des morts de Patrick Kermann,
cette installation propose d’impliquer un large public en le conviant à une expérience, un jeu macabre, une bouffonnerie : le jeu du transi.

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Les transis appartiennent à une tradition de représentation macabre, il s’agit d’êtres représentés en pied, couchés ou debout. Les transis ne sont pas pris dans la gangue religieuse comme leurs frères les gisants, ils interrogent le devenir de nos chairs. Bien plus angoissants dans leur décharnement, ils nomment crûment l’effroi de la mort.

Nous évitons cependant l’écueil du morbide, dans ce jeu il s’agit juste d’interroger une frontière : celle qui sépare les vivants des morts, la mémoire de l’oubli, la disparition.

Donner son image à l’au-delà, comme on donne son corps à la science.

Jouer à l’effacement

Le déclencheur de l’appareil photo m’a figé à bout portant dans cette image. Je me doutais bien que la photo avait ce pouvoir de vous épingler un bout de présent pour vous le mettre sous le nez, mais là s’en était trop. J’avais prémédité le moment et puis ce préparatif méticuleux, ce rituel, et puis ce flash et le noir dans la tête.

Alors deux jours après quand je me suis retrouvé dans ce cimetière d’images, je me suis cherché, mais ne me suis pas retrouvé. En fait c’était comme la première fois que j’avais entendu l’enregistrement de ma voix, cela ne pouvait être moi.

Joël FESEL